Marshal fiction

Publié le par Dia

Dans l’axe, il y a des fins de nuit myopiques un peu mauves et vertes fluo. 

 

 

 Le cadre est moiteux sur les bords.

 Hors champ, sur 15 canaux, des bandes de pingouins ont la nageoire collée à l’oreille et agitent périodiquement des petits drapeaux rouges et verts.

 

 

 Au moment de l’action, les pingouins lèvent la queue, se dévisagent les yeux écarquillés, secouent leur bec dans tous les sens et s’enfoncent plus profondément la nageoire dans l’oreille. Les femelles balancent le cou rythmiquement ; les mâles ondulent de l’échine. Plus de 600 bêêêtes se meuvent sur le chemin.  

Le secret est percé. Sur France 2, vendredi dernier à 13H, Ben Duken annonçait fièrement « des images volées » sur « le tournage le plus sécurisé de l’année ». Même la télé se vante de voler des images.

Je suis noyé dans un déluge d’informations parisiennes. Je vois du Sarko partout. Dans toutes les vannes, les exclamations, les gamberges, les lectures, les altercations. Sarko a un « coefficient de bruit » supérieur à tous ses adversaires. Il émet des messages semeurs de merde à intervalles très réguliers. Son discours est très organisé, de la syntaxe à la sémantique. Il choisit assez simplement de rebondir sur un point d’actualité bien scabreux où existe une souffrance morale. Puis il nous mystifie en nous identifiant à lui-même et à la douleur. D’une pirouette il pose de sales questions sur la pire des causes et prend partie ostensiblement pour un point de vue toujours border-line. Il utilise assez peu d’adverbes et rarement de qualificatifs sauf quand il s’agit d’adversaires politiques qu’il faut abattre. Une fois l’audience acquise à la cause, il retourne la douleur vers chaque individu et le responsabilise. Son discours rappelle pour partie celui de Pasqua qui semait le désordre pour s’ériger immédiatement en garant impartial de l’ordre. Sarko aime le désordre mais il est plus performant sur la douleur. Et surtout, c’est un vrai voleur de mots.

Nous, les pingouins du film, on passe nos nuits à sourire et à dire bonjour au peuple en agitant des petits drapeaux rouges. On sent bien que l’atmosphère a changé. A titre personnel, le type le plus mal embouché que j’ai salué la nuit dernière était un journaliste de RTL, qui filait vers son journal du matin : « eeeh, avec ma carte de presse, je peux aller où je veux, alors on m’dit pas où je vais », imposant. Un voleur de sons.

C’était Carnaval Tropical de Paris en bas de chez Cigalou, cet après-midi, ce matin, je ne sais plus quand c’était… C’était gavé de blacks super cools qui se faisaient chourer leur danse et se foutaient, eux aussi, la nageoire dans l’oreille.

 

 

 

Des liens pour les agités du Léonard :

[In Nouvel Obs] : Découverte d'un dessin inconnu de Léonard de Vinci sous la «Vierge aux Rochers» de la National Gallery de Londres.

[in Le Guide.be] : Deux Léonard sous un de Vinci.

[In The Australian] : Paris Banking…

 

[In comingsoon.net] : More…

Publié dans Cinéma

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